Les Eglises suisses demandent une politique d’asile plus humaine

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Les Eglises suisses demandent une politique d’asile plus humaine

10 mars 2005
Les trois Églises nationales et la Fédération suisse des communautés israélites, dans une lettre aux membres du Conseil des États, les appellent à ne pas durcir encore le droit d’asile
Au cours de sa session de printemps, le Conseil des États débattra notamment de la révision de la Loi sur l’asile. Pour les Eglises, notre pays est moins que jamais confronté à une situation d’urgence en matière d’asile. C’est pourquoi les trois Églises nationales et la Fédération suisse des communautés israélites adressent aux conseillères et conseillers aux États une lettre les appelant à ne pas durcir encore le droit d’asile, et soulignant quatre points qui leur paraissent essentiels. Ainsi, selon elles, remplacer l’« admission humanitaire » par l’« admission provisoire » signifie déplacer l’admission du droit d’asile au droit des étrangers; cela contredit une conception largement répandue de la notion de réfugié, et isole la Suisse dans l’Europe. De même, l’aide d’urgence ne peut être réduite ni refusée sans violer des droits fondamentaux: selon l’article 12 de la Constitution fédérale, tout être humain en situation de détresse a droit à une aide. Les trois Églises nationales et la Fédération suisse des communautés israélites appellent les membres du Conseil des États à ne pas étendre simplement à tous les demandeurs d’asile déboutés l’exclusion de l’aide sociale, mais au contraire à créer, via conseils et aide à la réinsertion, des incitations au retour volontaire. Enfin, elles estiment que le droit d’asile suisse ne doit pas être organisé de manière à exclure d’une procédure d’asile des personnes réellement persécutées, lorsqu’elles ne présentent pas de documents. Car les personnes persécutées précisément ne peuvent souvent pas présenter de documents de voyage dans les 48 heures suivant le dépôt de leur demande.