Quand «un simple verre d’eau fraîche» n’est pas si simple
Il n’y a rien d’évident dans l’accueil, et pourtant c’est ainsi que Dieu se donne à connaître. Car dans l’accueil, il y a la possibilité de rencontrer des femmes et des hommes qui aident à exister en portant en elles, en eux, quelque chose de la parole de vie de Dieu. Ce que la Bible appelle des «prophètes». Des «justes».
Pour nous aider à saisir ce qu’est l’accueil, Jésus opère un retournement: il place ses disciples – et nous à leur suite – non pas dans la posture de celles ou ceux qui accueillent, mais dans la prise de conscience qu’ils sont eux aussi des «accueillis». «Quiconque vous donne ne serait-ce qu’un simple verre d’eau fraîche…» (Matthieu 10, 42).
Prenez le temps de réaliser que vous êtes vous-mêmes des personnes accueillies. Prenez conscience des «verres d’eau» qui vous ont été offerts dans votre existence pour apaiser vos soifs, restaurer vos forces, traverser vos déserts. Le simple verre d’eau fraîche, parfois ce n’était presque rien… mais c’était assez pour me faire du bien. «Ce n’était rien qu’un peu de pain, mais il m’avait chauffé le corps, et dans mon âme il brûle encor’, à la manièr’ d’un grand festin.» C’est le poète et chanteur français Georges Brassens, un grand spirituel, qui le dit.
Retrouver sa petitesse pour retrouver le goût de l’eau, du pain, de l’amitié, de l’accueil. Pour retrouver une place bienvenue, et la part du Christ qui habite en chacune et chacun de nous: «Qui vous accueille m’accueille», dit-il.
Cette méditation est un extrait d’une prédication de Nicolas Charrière, pasteur à Vaulion-Romainmôtier (VD). Elle peut être lue ou écoutée en intégralité sur celebrer.ch/eau.