Depuis une année, la grande salle de la Maison de paroisse de Saint-Aubin accueille sous son haut plafond une activité inattendue: un cours de yoga hebdomadaire donné par Sylvane Auvinet. Après avoir obtenu son diplôme, la pasteure référente du lieu a souhaité faire bénéficier la paroisse de cette nouvelle corde à son arc. Une proposition qui a été reçue tantôt avec grand enthousiasme, tantôt avec des réserves. «Le yoga n’est-il pas trop éloigné de ce qu’une paroisse doit offrir? Que penser de son origine dans l’hindouisme?» Ce mercredi 3 septembre, une dizaine d’hommes et de femmes –habitué•es et néophytes, paroissien•nes et personnes distancées de l’Église – ont enfilé shorts, leggings et t-shirts pour le cours du jour de yoga Iyengar. «Nous voulions nous assurer de l’intérêt des paroissiens avant d’essayer de mélanger les publics en proposant l’activité plus largement», explique Sylvane Auvinet.
Car l’un des objectifs de cette offre inédite est bien de favoriser les liens entre les paroissien•nes et les personnes ne fréquentant pas régulièrement les lieux d’Église en se retrouvant autour d’une activité commune. «Je suis sensible aux gens éloignés de l’Église, peut-être en recherche, mais qui ne trouvent pas de réponse dans les propositions traditionnelles. Une activité qui implique le corps, à l’instar du yoga, peut les toucher et les intéresser. L’idée est de rejoindre les gens où ils sont.»

Un lien évident avec la foi
Après une brève méditation initiale, place à la pratique avec différentes postures faisant tour à tour travailler tous les muscles. «Guerrier 2», «Triangle», «Pont», «Montagne» s’enchaînent: le corps échauffé est étiré, le mental mobilisé dans un état de pleine conscience avec la suggestion de visualiser le souffle de Dieu. Pour la pasteure, le lien entre la foi chrétienne et le yoga dynamique qu’elle enseigne – une forme rythmée faisant appel au cardio, à la force et à la souplesse – est une évidence.
Sylvane Auvinet en est convaincue, la dimension spirituelle peut s’épanouir durant ce moment de détente et de silence qu’elle voit comme une mini-retraite au coeur de la semaine: «J’aime le côté intellectuel de la foi chrétienne, mais pour moi elle ne se joue pas seulement dans la tête avec notre mental et nos émotions, mais aussi au niveau de notre corps. C’est pourquoi j’ai eu envie de proposer un ancrage de foi qui descende aussi dans le corps, qui permette de ressentir physiquement cette ouverture, d’être à l’écoute de Dieu.»